3) Les réactions face au froid.

a) la thermogénèse volontaire

L’Homme, ayant une température interne de 37°C, utilise, lorsqu’il est exposé au froid à court terme, différentes stratégies pour conserver la chaleur de son corps à cette température. En effet, le corps doit fabriquer autant de chaleur qu'il en perd : pour cela, il faut augmenter l'activité métabolique. Le phénomène qui permet cette fabrication s'appelle la thermogénèse. Elle peut être volontaire ou involontaire. Elle est volontaire lorsque l'on pratique une activité physique : on se réchauffe lorsque l'on bouge (en effet, le corps, au repos, produit entre 70 et 100 Watts, et jusqu'à 1500 Watts quand il est en activité) ou lorsque l'on mange des produits riches en protides et en calories : en effet, l'absorption des protéines est une source de chaleur majeure pour le corps, elle permet de lutter contre le froid.

b) la thermogénèse involontaire

Mais lorsque, malgré la thermogénèse volontaire, la température du corps n’est pas rétablie, des réactions en chaîne, qui ont toutes pour but de produire de la chaleur et donc qui permettent le réchauffement du corps, se mettent en place :
Tout d'abord, alors que l'individu n'a pas encore pris conscience du froid, il ressent des frissons. Un frisson, c'est une provocation involontaire de spasmes par l'encéphale (parties du système nerveux central eux mêmes dans la boîte crânienne) se produisant à la fréquence de 10 à 20 frissons par seconde. Cela provoque parfois la chair de poule, c'est-à-dire que les poils se hérissent (autrefois, cela permettait à nos ancêtres de placer une couche d'air entre leur peau et leurs poils). Cette action permet alors de réguler le tonus musculaire, afin de produire de la chaleur, mais elle ne peut pas durer plus de quelques heures : le corps va alors devoir trouver d'autres façons de se réchauffer.
Ensuite, lorsque le corps ressent le froid de manière significative, ce seuil étant variable d'une personne à l'autre, (les femmes seraient plus frileuses que les hommes du fait d'un moins bon fonctionnement du frissonnement et d'une masse musculaire moins forte ; et les sportifs d'endurance auraient plus de glycogène dans leurs muscles et seraient donc plus résistants), une vasoconstriction périphérique réflexe va avoir lieu, de façon à conserver la chaleur interne, et donc diminuer le transfert de la chaleur corporelle vers l’extérieur du corps. Lors de cette vasoconstriction, les lits capillaires des extrémités (qui sont des réseaux microscopiques de petits vaisseaux reliés les uns aux autres) vont se fermer en périphérie du corps, sous les ordres de l’hypothalamus. Cette fermeture diminue alors la circulation sanguine dans les extrémités des membres, et le sang va se loger dans les vaisseaux profonds le long des os.
Pendant la vasodilatation, les petites artères irriguant nos doigts, orteils, etc. se contractent également afin de diminuer l'afflux sanguin dans les mains, pieds, etc : la circulation sanguine se concentre sur les organes vitaux (cœur, cerveau, foie...).
Lorsque ces parties sont réchauffées, les capteurs thermiques renverront alternativement du sang dans les périphéries les plus froides.
Mais on sait que la vasoconstriction périphérique induite par le froid peut provoquer des infarctus sous nos contrées tempérées.
Cependant, si malgré tous ces mécanismes, le corps n’a pas réussi à contrôler les pertes de chaleur, il se refroidit : allant de la simple engelure à la mort.

SCHEMA P.143 !


L’ensemble de ces réactions nerveuses sont communes à tous les hommes, quelque soit la région dans laquelle ils vivent et ne sont que des réactions nerveuses à court terme.